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Outdoor Sentinels, un collectif engagé pour la préservation de notre planète

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Interview Outdoor Sentinels

Ils sont sportifs, engagés et inspirants. Amoureux des grands espaces et prêts à tout pour préserver leur terrain de jeu favori : la nature. Ce sont les Outdoor Sentinels. Le collectif Outdoor Sentinels, c’est une voix qui appelle à la mobilisation, un mouvement qui lutte pour protéger notre environnement. Le collectif créé par la célèbre marque de sport outdoor française, Lafuma, grandit, notamment grâce aux nombreux éco-projets des Outdoor Sentinels. Ambassadeurs de choix, ils portent fièrement les valeurs de Lafuma sur le terrain, en France, comme à l’étranger. Partez à la rencontre d’Anaëlle, Solène, Jean-Hugues et Thibault, 4 ambassadeurs du collectif, et découvrez chacun de leur projet respectif !                                                                                                                                        

Bonjour à tous ! Pouvez-vous commencer par vous présenter à nos lecteurs ?

Jean-Hugues : Bonjour ! Je m’appelle Jean-Hugues Gooris et je suis Belge. Cela fait 7 ans que je bouge beaucoup, en vélo, en sac à dos, et maintenant même en packraft. Je suis parti très tôt, à seulement 18 ans, avec un diplôme d’éducateur, en Bulgarie. Là-bas, j’ai aidé des femmes et des enfants dans un centre pour les victimes de violence et de trafic humain. Je suis quelqu’un qui touche un peu à tout, j’ai fait de l’humanitaire, j’ai passé du temps dans les camps de réfugiés syriens en Turquie. Toutes ces choses m’ont reconnecté à la réalité. Depuis j’essaie de bouger au maximum et d’aller à la rencontre de peuples et des cultures qui respectent la terre. Actuellement, je suis en Patagonie.

Anaëlle : Bonjour ! Je m’appelle Anaëlle Marot et je viens d’Anger. Anciennement salariée, je parcours maintenant la France avec mon projet « Projet Azur ». Après avoir sillonné la côte méditerranéenne l’année dernière, je me lance cette année sur un nouveau parcours, la Loire.

Solène : Bonjour, je m’appelle Solène Chevreuil et je reprends cette année le Projet Azur d’Anaëlle en méditerranée. L’année dernière, j’ai relié Montpellier à Split en vélo, en 1 mois et demi, avec mon projet « ça roule de source ». Au cours de ce projet, j’ai réalisé un film avec les témoignages de toutes les personnes que j’ai eu la chance de rencontrer sur mon chemin, et qui participent à la préservation de notre environnement.

Thibault : Bonjour, je m’appelle Thibault Liebenguth. Je vis dans les Alpes depuis ma naissance, et j’ai deux enfants avec lesquels j’adore passer du temps dehors. Je suis consultant en développement durable chez AIR coop, ancien président et actuellement membre du conseil de l’ONG environnementale Protect Our Winters, et enfin contributeur pour Chilowé, un collectif de micro-aventuriers.

Outdoor Sentinels : de quoi s’agit-il ? quel est l’objectif ?

Thibault : Outdoor Sentinels est un collectif de passionnés d’outdoor qui agissent pour protéger la nature et leurs terrains d’aventures. Avec ce collectif, Lafuma ne donne pas son argent à des influenceurs ou des sportifs lambda. La marque soutient des projets sociaux et environnementaux qui ont plus d’impacts, qui sont portés par des gens qui ont une vocation.

Au départ, ce collectif a débuté avec des micro-influenceurs qui faisaient principalement de la photo et qui partageaient leur sensibilité à l’environnement au travers de leur travail. Céline Ducrettet a, par exemple, été l’une des premières ambassadrices. Elle sensibilisait beaucoup sa communauté aux questions environnementales, par son travail ou en relayant des informations. C’est comme ça que l’idée du collectif est née. Aujourd’hui, nous mettons en place des programmes de sensibilisation et d'actions, que nous développons grâce à Lafuma. Lafuma dédie, en effet, un budget conséquent au financement des projets des Outdoor Sentinels. En plus de cela, tous ces éco-projets permettent également à la marque d’être membre du collectif « 1% pour la planète ».

Jean-Hugues : Avec les Outdoor Sentinels, la protection et la préservation des endroits naturels sont les deux priorités. Nous essayons de sensibiliser les gens qui pratiquent des activités outdoor pour qu’ils ne laissent pas de traces derrière eux et qu’ils préservent leur terrain de jeu. Et nous essayons aussi (et surtout) de sensibiliser le grand public. Pour cela, il faut aller à la rencontre des autres, des enfants, des jeunes, des familles...tout en gardant un esprit d’exploration, de plaisir et de jeux. C’est ce que nous faisons tous par le biais de nos projets.

Est-ce que tous les passionnés de montagne, sensibles à l’environnement, peuvent devenir un Outdoor Sentinel ? Que faire pour en devenir un ?

Thibault : Pour tous les éco-projets, nous avons un dossier où toutes les personnes vraiment intéressées peuvent envoyer leur candidature, sur l’adresse spécifique liée aux projets. Tout cela passe donc par le biais d’un dossier de candidature.

Il faut néanmoins que les porteurs du projet aient un minimum d’influence. Nous ne recherchons pas des personnes qui ont une énorme communauté, il est vrai que le plus important pour nous est que le projet soit intéressant et ait un réel impact. Mais il faut un minimum de visibilité afin de pouvoir sensibiliser un maximum de monde. Nous avons également un hashtag dédié aux Outdoor Sentinels, alors n’hésitez pas à vous en saisir.

Quels sont les types de projets entrepris par le collectif Outdoor Sentinels ?  

Thibault : Au début, nous sommes allés chercher des influenceurs et des projets intéressants afin de lancer le collectif. Maintenant, ce sont les aventuriers qui viennent vers nous et nous proposent des projets. Pour donner quelques exemples, nous avons 2 personnes qui créent actuellement une websérie pour Lafuma, en allant à la rencontre d’autres personnes porteurs de projets sociaux et environnementaux. Nous avons également Jean-Hugues, qui réalise actuellement un film pour Ushuaïa TV, au Chili. Enfin, pour donner un dernier exemple, nous avons organisé, grâce à une de nos ambassadrices sur place,  il y a quelques semaines, un ramassage de déchets sur les montagnes autour de Hong-Kong. Comme vous pouvez le voir, les projets sont très variés.

Pourquoi et quand êtes-vous devenus ambassadeurs d’Outdoor Sentinels ?

Thibault : Je suis sur ce projet depuis le début puisque j’ai aidé à monter le collectif.

Jean-Hugues : Les Outdoor Sentinels m’ont approché après mon premier film dans les Balkans. Avec eux, j’ai l’opportunité d’accompagner une marque de vêtements qui évolue, qui cherche à réduire son empreinte sur la planète. Tout n’est pas parfait mais je suis fier d’accompagner une marque qui fait de son mieux et essaie d’améliorer ses produits. Nous avançons ensemble et nous essayons de toucher la communauté de Lafuma au travers de nos projets. C’est intéressant pour nous, en tant qu’ambassadeur. Pour mon projet actuel, Lafuma soutient la production de mon film. Cela coûte très cher et Lafuma participe au financement de ce documentaire. C’est grâce à eux que je peux m’exprimer et exprimer ce que je vis, je les remercie pour cela.

Anaëlle : Pour ma part, je suis membre depuis l’année dernière. Avant cela, j’étais salariée et mon travail était de favoriser l’engagement citoyen chez les jeunes. J’ai arrêté de travailler pour me consacrer entièrement au projet Azur, et Lafuma m’a accompagné dès le début. C’est notamment grâce à Jean-Hugues que je suis dans ce collectif. C’est lui qui m’en a parlé. J’ai ensuite appelé Thibault, nous nous sommes vraiment bien entendus et je fais maintenant partie du collectif.

Avez-vous toujours été sensibles à ces questions environnementales ?

Anaëlle : J’ai toujours été baigné dans l’environnement. Mais le grand déclic que j’ai eu, c’est de voir que je pouvais transformer l’indignation que j’avais par rapport à la situation environnementale actuelle, en actions positives.

Solène : Tout s’est fait naturellement sur mon projet de l’année dernière. J’ai toujours voulu faire une voie européenne à vélo, mais je voulais mettre du sens à cette idée. Tout le reste est venu ensuite. De manière générale, j’ai toujours eu une sensibilité pour l’environnement. Le fait de s’engager, c’est quelque chose qui a pu se faire grâce à toutes les opportunités que j’ai eu. C’est aussi ce qui correspondait à mon caractère et à mes envies.

Jean-Hugues : Tout est venu naturellement pour moi aussi, notamment au fur et à mesure de mes voyages. J’ai parcouru presque 20 000 kilomètres en vélo, je n’ai pas fait le tour du monde mais je n’ai pas eu besoin. En voyageant à vélo, je suis devenu spectateur du monde et j’ai pu voir de mes propres yeux tout ce qui ne fonctionne pas.

J’ai eu un gros déclic dans les Balkans, par exemple, où il n’y a aucune gestion des déchets. J’ai été dans certaines zones où il y avait tellement de déchets que je ne pouvais pas planter ma tente ! Très tôt, je me suis questionnée et je me suis engagée dans des projets.

En quoi l’engagement d’une marque comme Lafuma est important ?

Thibaut : L’engagement d’une marque comme Lafuma est très important. Déjà car elle a son rôle à jouer, comme nous tous. Une marque a encore plus d’impacts donc encore plus de pouvoir pour faire bouger les choses. C’est une responsabilité pour les marques d’agir. Si les marques veulent encore exister dans quelques années, elles doivent s’adapter et transformer leur modèle. Lafuma s’engage pour que l’environnement de tous les grands amateurs de sport outdoor existe toujours dans les années à venir. Aujourd’hui, avec la situation climatique, nous ne sommes pas certains de pouvoir pratiquer le sport outdoor de la même manière, dans 20 ou 30 ans. Nous devons tout faire pour réduire l’impact et faire en sorte que cet environnement soit viable. Je parle ici de l’outdoor pour Lafuma, mais cela concerne également tout le reste.

Anaëlle & Solène, le Projet Azur pour nettoyer la Méditerranée

Interview Outdoor Sentinels Projet Azur

Anaëlle, vous êtes à l’origine du Projet Azur, qui sera bientôt repris par Solène. Pouvez-vous nous en dire un peu plus sur ce projet ?

Anaëlle : C'est un projet que j’ai entrepris l’année dernière et qui consiste à parcourir le littoral méditerranéen en kayak et à vélo, en organisant des collectes de déchets. Cela représente environ 1 000 kilomètres. Le but est de sensibiliser sur l’état actuel de la mer, tout en ayant un impact positif grâce aux collectes de déchets. Solène reprend le projet cette année et j’ouvre, pour ma part, un nouveau parcours sur la Loire.

Solène : En effet, je reprends le parcours qui allait de la frontière italienne à la frontière espagnole. En plus de cela, je rajoute une première étape d’un mois en Corse. Je dépasse également la frontière espagnole pour aller jusqu’à Barcelone et je vais faire l’île de Minorque dans les Baléares. Le but est de connecter l’Union européenne à notre projet. Cette fois encore, le parcours se fera à pied, en kayak et à vélo

Qu’est-ce qui vous a donné envie de relever ce défi ?

Anaëlle : Il y a deux ans, j’ai pu assister à la projection du film « Le Grand Saphir » lors d’un festival de films d’aventures et de découvertes du monde.

Dans ce film, nous découvrons plusieurs portraits de personnes qui se mobilisent pour l’environnement à travers le sport, principalement en ramassant des déchets. Cela m’a vraiment inspiré. J’ai pris conscience de l’état actuel de la mer et j’ai voulu, moi aussi, me lancer dans un projet. C’est pour cela qu’il y a deux missions dans le projet Azur : sensibiliser à la problématique du plastique et inspirer les gens. Nous pouvons transformer l’indignation que nous avons par rapport à des problématiques environnementales ou sociétales, en actions positives. C’est alarmant ce qu’il se passe en ce moment donc il faut agir. C’est comme ça qu’est né le projet.

Interview Outdoor Sentinels Projet Azur

Pourquoi avoir choisi la Méditerranée ?

Anaëlle : La Méditerranée est la mer la plus polluée du monde, celle qui contient la concentration la plus élevée au monde de plastique. Il faut savoir qu’il y a 1,2 tonne de plastique qui est déversée chaque minute en Méditerranée. Cela s’explique notamment par le fait que la mer Méditerranée est fermée et que, depuis les années 60, tous les pays qui l’entourent utilisent du plastique. Tout ce qui est jeté à terre finit par arriver en mer, sous forme de gros déchets, si ça n’a pas fait beaucoup de chemin ou sous forme de microparticules, si ça a été dégradé au fil du temps (par le soleil, le vent et l’eau). Nous parlons très souvent de l’Océan Indien, mais c’est bien la mer la plus proche de chez nous qui est la plus polluée. Je trouvais ça pertinent de mettre en lumière cette situation. Surtout quand on sait que la France est le plus gros producteur de déchets plastiques d’Europe. On a tout intérêt à travailler localement.

Comment avez-vous géré l’organisation d’un tel projet ?

Anaëlle : Nous avons organisé les différentes étapes de manière à avoir une cartographie de différents milieux. Nous voulions un panel d’endroits très différents pour voir un peu tout ce qui se passait sur le littoral français. Je me suis arrêtée dans des grandes villes, comme Marseille ou Nice, mais également dans des petits villages. J’ai fait la Côte-d’Azur mais aussi la Côte Vermeille, qui est beaucoup moins touristique, et je me suis même arrêtée à Monaco. C’était très intéressant car cela m’a permis de voir comment sont gérés les déchets dans un autre pays.

Pour ce qui est des acteurs locaux avec lesquels nous avons travaillé, nous avons fait un peu de communication sur notre projet. C’est comme cela que ces acteurs ont entendu parler de nous. Nous nous sommes très vite retrouvés et nous avons naturellement travaillé ensemble. Sur le littoral méditerranéen, il y a un réseau de militants qui est très dense, notamment sur les problématiques liées au plastique. Notre démarche, en travaillant avec ces acteurs, est de permettre à toutes les personnes qui ont participé à une collecte et qui ont été sensibilisés, d’identifier un acteur local avec lequel continuer le travail, même après notre passage.

Quelle quantité de déchets avez-vous ramassé ?

Anaëlle : Nous avons ramassé 3,5 tonnes de déchets lors de nos 41 collectes.  

Quels types de déchets avez-vous trouvés ?

Anaëlle : La plupart des déchets que nous trouvons viennent des bassins versants. Les fleuves amènent tous ces déchets plastiques jusqu’à la mer. A Fréjus, nous avons, par exemple, retrouvé une luge. Cela montre bien que la pollution vient de la terre, et dans ce cas-ci de la montagne.

Mais en dehors de ces choses curieuses que les fleuves ramassent, il y a une très grande quantité de microplastiques. Ce sont de toutes petites particules, difficiles à identifier, qui proviennent de plastiques qui dérivent et se fragmentent avec le temps. Les microparticules de plastique sont également une grosse problématique. Elles proviennent de nos vêtements et de nos machines à laver. Il n’existe pas encore de filtres qui permettent de les retenir donc ces microparticules partent directement dans l’eau.  

Enfin, il y a aussi les larmes de sirène. Ce sont des micros billes de plastique, de quelques millimètres seulement, qui sont fondues afin de fabriquer des produits de tous les jours (des sacs en plastique, des jouets, des bouteilles…). Il y a beaucoup de pertes et de rejet des usines dans les fleuves, c’est comme cela que nous en retrouvons beaucoup dans la mer. C’est très compliqué de les ramasser, c’est un vrai travail de fourmis.

Interview Outdoor Sentinels Projet Azur

Qu’avez-vous retiré de votre collaboration avec les acteurs associatifs de chaque région ?

Solène : Le but de mon odyssée, l’année dernière, était de partir à la rencontre des acteurs du littoral méditerranéen. J’ai interrogé tous ces acteurs afin de faire un film. J’ai pu me rendre compte qu’il y a des milliers de manières différentes d’agir pour l’environnement. Chaque acteur a des points de vue différents, mais ce qu’il faut retenir c’est que l’on peut tous s’investir. Chaque personne a un point de vue différent sur les questions environnementales, mais le but reste toujours le même. Il y a beaucoup de personnes impliquées, qui mettent beaucoup d’énergie dans leurs projets. Il y a de la place pour tout le monde.

Anaëlle : On est tous responsables et tous capables, à différentes échelles. Cela demande beaucoup d’investissement de militer pour une cause comme celle-ci, mais il y a tellement de bonnes ondes, tellement de gens qui s’investissent pour faire bouger les choses, tellement de solutions qui sont mises en place qu’on ne peut être qu’inspiré. Cela donne de l’espoir, et nous donne envie de mettre les bouchées doubles pour accélérer les choses. J’ai été très surprise de voir à quel point ces réseaux sont actifs, et de manière très différentes. Il y a des associations avec une dimension artistique, d'autres qui cherchent à éduquer, d’autres qui concernent uniquement les enfants, d'autres encore qui se focalisent sur les animaux...Il y a des milliers de manières d’agir.  

Après la Méditerranée, vous vous êtes tournée vers la Loire, pourquoi ce choix ?

Anaëlle : 80 % des déchets que l’on retrouve en mer viennent de la terre. La plupart de ces déchets sont amenés par les fleuves, via les bassins versants. C’est pour cela que ce choix s’est imposé à nous. Nous voulions rester en France, donc nous nous sommes dit « faisons le plus long fleuve de France ». Cette fois, je vais descendre la Loire à pied puis en kayak avant de la remonter à vélo.  

Après votre première expérience, qu’allez-vous faire différemment pour ce nouveau projet ?

Solène : Pour ma part, comme je reprends la Méditerranée, je reprends la même base. Nous avons des personnalités différentes donc le projet va s’adapter par rapport à cela, mais nous sommes vraiment dans la transmission de la pagaie. Ce qui s’ajoute principalement cette année est une petite partie en montagne (et donc à pied) qu’il n’y avait pas l’année dernière. C’est dans le but de connecter la montagne à la mer, car comme nous l’avons dit plusieurs fois, ce qui se retrouve en mer vient principalement de la terre et peut donc venir de la montagne. Nous avons aussi l’expérience de l’année dernière qui va venir s’ajouter. Nous connaissons déjà beaucoup de monde et nous avons déjà appris beaucoup de choses dans nos deux projets. Ce sera plus simple de transmettre tout le savoir que nous avons appris et intégré l’année dernière.

Anaëlle : L’objectif de cette année, qui change également de l’année dernière, c’est de n’utiliser aucun matériel neuf. Nous utiliserons seulement de la seconde-main, des vêtements qui n’allaient pas pouvoir être vendus. C’est là qu’est, par exemple, intervenue Lafuma. La marque nous a équipés en vêtements, avec des invendus et des prototypes.

C’est ça qui est chouette avec Lafuma. Nous ne sommes pas là seulement pour faire un partenariat de visibilité ou financier. Il y a des vraies réflexions communes. La marque est attentive à nos besoins, et en échange nous apportons de la motivation et de l’investissement.

Thibault : C’est cette relation entre les ambassadeurs Outdoor Sentinels et Lafuma qui permet de challenger la marque et le programme dans sa globalité. Cette idée de passer par la seconde-main, par exemple, permet de moins produire. Cette démarche pourrait s’étendre à tous les ambassadeurs qui le souhaitent. 

Si nous voulons participer à une collecte, comment cela se passe-t-il ?

Anaëlle : Nous avons une carte avec toutes les dates. Nous avons également Instagram, Facebook et notre site internet « projetazur.com » sur lequel nous mettons à jour tous les rendez-vous. N’importe qui peut venir et participer, il suffit de se préinscrire (pour nous permettre de nous adapter par rapport aux normes sanitaires). La carte sera bientôt en ligne, vous trouverez toutes les dates dessus.

Interview Outdoor Sentinels Projet Azur

Jean-Hugues, le jeune voyageur humaniste

Interview Outdoor Sentinels Jean-Hugues Gooris

Jean-Hugues, vous avez reçu de nombreuses récompenses pour votre film « Aventure cyclo balkanique ». Pouvez-vous nous parler rapidement de ce projet ?

Jean-Hugues : C’est un film documentaire d’aventure. C’est le projet qui a touché le plus de personnes. C’est par ce projet que les gens me connaissent. J’ai réalisé ce voyage en 2016, j’avais alors 21 ans, et c’est vraiment ce qui m’a propulsé dans le monde de l’aventure. C’est un film qui a été multi-primé et qui a beaucoup été diffusé. Il est actuellement disponible sur VIMEO.

Pourquoi avoir décidé de filmer votre périple ?

Jean-Hugues : J’ai toujours aimé les images. Je fais des photos depuis mon plus jeune âge. Avec mon appareil numérique, je me suis mis à filmer. Je suis ensuite passé d’une gopro à une caméra. Je me suis équipé d’un caméscope au moment de partir dans les Balkans. Mon but était de faire un film pour le diffuser dans mon village, le temps d’une soirée. C’est comme cela que je m’exprime. Je ne suis pas un influenceur, je ne suis pas très réseaux sociaux. Je m’exprime à travers mes projets de films documentaires. Tout cela a dépassé toutes mes attentes. Pendant deux ans j’ai fait les festivals pour partager ce film, et aujourd’hui il passe sur Ushuaïa TV.

Comment avez-vous développé votre film ?

Jean-Hugues : Mon premier film était 100 % indépendant. J’ai ensuite rejoint un collectif indépendant qui s’appelle Solidream. Je fais aujourd’hui partie de l’association, nous nous sommes réunis afin de partager nos moyens. Je réalise mon deuxième projet en collaboration avec eux. Ils sont devenus mes producteurs, mais ce sont avant tout des amis. Ils travaillent actuellement sur le montage de mon nouveau film. Je ne peux pas être sur le terrain et monter mon film. Surtout quand on passe à la télé, il y a plus de règles et il faut plus de moyens, c’est pour cela que j’ai décidé de travailler avec eux. Nous avons vendu notre nouveau projet à Ushuaïa TV. C’est une chaîne très ouverte, qui nous donne beaucoup de liberté dans la réalisation de nos projets, contrairement à d’autres chaînes qui demandent le scénario du projet plusieurs années à l’avance, ce qui est très difficile pour les films d’aventures où nous devons nous adapter sur le terrain. Je suis donc très content de pouvoir travailler avec cette chaîne.

Pouvez-vous justement nous parler de votre nouveau projet ?

Jean-Hugues : Quelques années après mon périple dans les Balkans, j'ai été interpellé par la culture Mapuches au travers d'un article écrit par Greenpeace. C’est pour cela que j’ai décidé de partir à leur rencontre. Je voulais rencontrer des Outdoor Sentinels ancestraux, un peuple qui, depuis des milliers d'années, lutte pour la protection de leur territoire. C’est un peuple indigène qui a lutté contre l’invasion des Incas puis des Espagnols. Aujourd’hui, ils luttent contre les compagnies forestières, l’exploitation des ressources naturelles...Je voulais vraiment essayer de connecter ce peuple, aux mouvements qui grandissent de plus en plus en Europe. Avant de partir au Chili, je me suis rendu sur des zones à défendre, en Belgique. Mon idée, en partant à la rencontre des Mapuches, était de revenir à la source, à la genèse de ces mouvements.

Comment se sont déroulés les premiers mois de ce périple ?

Jean-Hugues : Je suis partie en Amérique du Sud en Janvier 2020. J’ai commencé mon voyage à Buenos Aires. Pour ce voyage, je suis parti avec un packraft et mon sac-à-dos, avec l’idée de traverser la Patagonie, en partant du Sud pour aller vers le Nord. C’est là que se trouve le territoire ancestral des Mapuches.

Il faut savoir que je voyage toujours de manière autonome, je ne prends jamais le train ou le bus, par exemple. Je voyage en stop, avec ma tente, en toute autonomie, afin de vivre au contact des gens. Mes voyages sont hors du temps, je ne sais jamais exactement combien de temps je pars. Je pars avec un angle d’approche, mais je me déconnecte au maximum du temps et de l’espace. Je n’ai pas de destination précise et je suis très ouvert à ce qui vient sur mon chemin. Je suis parti avec l’idée de voyager quelques mois et de revenir en Europe vers juin. Avec la crise sanitaire, je n’ai pas pu faire ce que j’avais prévu.

Ce projet a été interrompu à cause de la crise sanitaire, est-ce que vous avez pu reprendre votre périple ?

Jean-Hugues : Je n’ai jamais repris mon périple initial. En mars, au début de la crise sanitaire, tout est allé très vite. J’étais en montagne, quand je suis descendu en ville, j’ai eu 3 jours pour réaliser ce qui se passait dans le monde. Par intuition, je suis retourné dans un village par lequel j’étais passé et je n’ai pas bougé depuis. Mon voyage s’est alors transformé. Cela fait maintenant presque 1 an que je vis dans ce village, dans une cabane, proche de familles Mapuches. Ces familles m’ont fait partager énormément de choses. Aujourd’hui, je continue actuellement ce projet, je rencontre toujours des Mapuches qui acceptent de témoigner.

Interview Outdoor Sentinels Jean-Hugues Gooris

Avez-vous toujours été bien accueilli par les populations locales ?

Jean-Hugues : J’ai très bien été accueilli par les chiliens. Ils sont très festifs et j’ai fait beaucoup de rencontres autour d’un maté ou d’un barbecue. Les contacts avec eux sont très simples. Au niveau du peuple Mapuches, cela est beaucoup plus compliqué. Je n’ai eu aucun contact avec la communauté pendant des mois. Je n’arrivais pas à prendre contact avec eux, les communautés sont fermées et loin de la route. J’ai eu beaucoup de mal à trouver des Mapuches qui acceptent de témoigner pour mon projet. Par rapport à d’autres cultures indigènes, ils sont très fermés.

Ils vénèrent la nature, leurs célébrations sont en pleine nature, sans aucun monument. Ce n’est pas du tout une culture de l’apparence. Cela rend la récolte de témoignages encore plus compliquée. Témoigner ne leur apporte rien. Sans parler qu’ils ne font confiance à personne. Ils souffrent encore aujourd’hui de l’exploitation de leur espace et de leur culture et ils n’ont pas oublié la colonisation des espagnols. Il faut aussi comprendre qu’ils souffrent d’une très grande violence de la part de l’Etat, mais également de la part des chiliens. Il y a beaucoup de racisme envers la communauté Mapuches. Il faut donc vraiment se lier d’amitié avec eux pour avoir la chance de leur parler.

Quelle est la principale difficulté que vous avez rencontré ?

Jean-Hugues : Au cours de ce voyage, j’ai rencontré beaucoup d’obstacles. Notamment dans la première partie de mon périple. C’est vraiment la première fois que j’ai autant d’imprévus et de problèmes. J’ai rencontré beaucoup de difficultés pour traverser les rivières (notamment à cause du vent). Comme je voyage seul, je dois être très prudent. Je m’autorise seulement à voyager sur des eaux calmes. Dès que je vois des rapides par exemple, je sors du packraft, je le dégonfle et je marche pour traverser les zones les plus dangereuses. Cela n’éloigne pas pour autant totalement le danger. J’ai eu un accident avec un iceberg dans le Sud de la Patagonie qui a presque été fatal. J’ai eu beaucoup de chance de m’en sortir indemne et je me suis beaucoup remis en question après cet incident.

Interview Outdoor Sentinels Jean-Hugues Gooris

Quelle est la principale différence par rapport à votre périple dans les Balkans ?

Jean-Hugues : Pour commencer, j’ai dû apprendre la langue. Je parlais seulement quelques mots d’espagnol quand je suis parti. Mais la principale différence, c’est que je me suis installé dans un village et que j’y vis depuis plusieurs mois. Dans tous mes anciens projets, les rencontres que j’ai pu faire se limitaient à un hébergement ou à un repas. Ici, j’ai dû m’intégrer complètement. Durant mes voyages à vélo, je ne restais pas longtemps au même endroit, donc je donnais le meilleur de moi et les autres aussi. En restant plus longtemps, je découvre vraiment ce qui ne fonctionne pas, la tristesse et les dilemmes des gens…, ce sont des choses que je n’avais pas vu de la même manière au cours de mes anciens projets. Là, je découvre les gens dans leur globalité. Le fait de rester immobile plusieurs mois permet aussi de vivre des moments très forts. Une dame m’a par exemple offert de cultiver un bout de sa terre ! Je retiens pour mes prochains projets que le voyage immobile est aussi très important. Cela permet vraiment d’approfondir les relations avec les gens, de devenir habitants d’un village, de découvrir la nature et l’environnement au fil des saisons.

Pouvez-vous partager une rencontre qui vous a particulièrement marquée ?

Jean-Hugues : Il y a un ami que je me suis fait dans ce village et qui m’a énormément aidé, Juan. J’ai eu des moments très difficiles et il m’a beaucoup soutenu. Il va chaque jour avec ses enfants dans la nature et il partage des moments privilégiés avec eux. J’aurais aimé avoir une enfance comme ces enfants, ce sont des moments forts pour moi de vivre cela avec eux. Il m’a appris que si on préserve et respecte la nature, en vivant de ce qu’elle nous apporte, elle nous le rendra. Pour lui, notre meilleure sécurité est de vivre au plus proche de la nature. L’argent n’est pas important pour lui, il ne gagne pas beaucoup mais il est riche des moments qu’ils partagent avec ses enfants, au cœur de la nature. Le travail artisanal et le temps en pleine nature, ce n’est pas une activité pour ces personnes. Pour eux, c’est vraiment naturel de vivre en harmonie avec la nature.

Interview Outdoor Sentinels Jean-Hugues Gooris

Avez-vous un moment qui vous a particulièrement marqué ?

Jean-Hugues : J’ai eu la chance incroyable d’être invité à une cérémonie Mapuches. C’était vraiment un objectif personnel. J’ai assisté aux prières dans une langue indigène ancestrale, c’est très précieux de pouvoir assister à cela. Je n’ai pas pu filmer car c’est très mal vu pour eux, c’est quelque chose qui ne se fait pas. Mais je respecte ce choix, je suis voyageur avant d’être réalisateur. Ce moment a été une réussite personnelle plus que professionnelle.  

Qu’est-ce que vous avez appris des Mapuches ?

Jean-Hugues : Ils protègent la nature avec le cœur. Ce n’est pas un mouvement, ils n’ont pas d’intérêt. Ils le font car c’est dans leur nature propre. Ils font tout pour préserver leurs terres. J’arrive à la fin de mon projet, donc j’espère vraiment rentrer en Europe avec un témoignage authentique, et précieux et pouvoir le partager avec ma communauté et les outdoor sentinels. Ces témoignages sont le fruit d’un parcours de plus d’un an.

Interview Outdoor Sentinels Jean-Hugues Gooris

Thibault, l’entrepreneur engagé aux multiples facettes

Interview Outdoor Sentinels Thibault Liebenguth

Thibault, vous êtes co-gérant d’Air Coop. Pouvez-vous nous en dire plus sur cette coopérative ?

Thibault : Air Coop est une coopérative d’entrepreneurs et de consultants. Notre objectif est d’accompagner nos clients (qui peuvent être des marques comme des organisations ou des communes) dans leur stratégie environnementale et sociale. Air Coop les aide à définir leur combat, leurs missions, leur raison d’être, vers quel sujet ils veulent s’orienter et comment faire en sorte qu’ils touchent à toutes les grandes thématiques du développement durable. Nous structurons tout cela avec eux et nous les aidons à mettre en place des plans d’actions. Tout cela se fait avec toutes les parties prenantes de l’entreprise : les salariés, les clients...Nous n’imposons rien, tout est co-construit avec les entreprises.

Sélectionnez-vous les entreprises que vous accompagnez ?

Thibault : Non, pas du tout. Nous ne sélectionnons pas les entreprises. Nous sommes ouverts à tous types de collaboration. On ne va pas s’interdire de travailler avec une marque qui ne fait rien pour réduire son impact, car justement, c’est une marque qui part de loin et a besoin d’un accompagnement afin de mettre en place beaucoup de choses. Par contre, nous travaillons seulement avec des entreprises motivées, qui ont vraiment envie de faire bouger les choses. Le démarrage du projet est vraiment de savoir ce que l’entreprise veut faire, qui est impliqué dans le projet, et si le dirigeant est motivé et prêt à donner les moyens à son entreprise d’évoluer. Si c’est le cas, alors nous sommes prêts à travailler !

Comment accompagnez-vous concrètement ces entreprises au quotidien ?

Thibault : Nous sommes là pour aider les entreprises à mettre en place leur stratégie environnementale et sociale et nous suivons l’évolution. Petit à petit, les gens se forment et prennent les choses en main. Quand leur stratégie est bien en place et que l’entreprise est autonome, alors ils n’ont plus besoin de nous et peuvent prendre leur envol. Le meilleur exemple que je pourrais donner est celui de Picture Organic Clothing. Nous les avons accompagnés pendant plusieurs années, avec un responsable RSE qui a été intégré au fur et à mesure et qui a pris ensuite le relais. C’est également la démarche que nous avons avec Lafuma, que nous accompagnons depuis 7 ans. Au fur et à mesure, la marque s’empare de plus en plus de sujets sur lesquels ils n’ont plus besoin de nous. Il y a vraiment une autonomisation de la marque. Pour résumer, mon rôle est d’accompagner les marques jusqu’au moment où elles deviennent autonomes.

Avez-vous remarqué un changement dans le comportement des entreprises vis-à-vis des questions environnementales au cours de ces dernières années  ?

Thibault : Oui. Mais encore plus cette année, avec le confinement. Nous recevons beaucoup d’appels d’entreprises qui veulent faire bouger les choses, ou qui se rendent compte qu’elles ont beaucoup de retard sur ces questions.

Vous êtes également co-fondateur de Protect our Winter France. Pouvez-vous présenter cette ONG à nos lecteurs qui ne la connaissent pas ?

Thibault : POW aide les passionnés de sport outdoor à protéger des changements climatiques, les endroits et modes de vie qui les animent. C’est une plateforme de passionnés, d’athlètes et de marques, qui utilisent leur influence sociale pour unir et mobiliser la communauté des sports outdoor. Notre mission est d’agir de façon positive sur le climat et d’accélérer la transition vers une société neutre en carbone. C’est une association qui a une grande reconnaissance mondiale. Déjà par le fait qu’elle a été créé par un athlète reconnu, Jeremy Jones, un snowboardeur professionnel américain.

L’antenne française a également beaucoup gagné en reconnaissance au cours de ces deux dernières années.

Interview Outdoor Sentinels Thibault Liebenguth

Pourquoi avoir choisi de développer l’antenne française de cette ONG ?

Thibault : La question du climat est vraiment ce qui me touche le plus. Je passe beaucoup de temps en montagne, et je peux vraiment voir les conséquences du réchauffement climatique. Il y a quelques années, quelqu’un est venu me trouver à Air Coop pour me demander des conseils afin de monter l’antenne française de Protect Our Winter. Nous avons mis cette personne en contact avec des gens du milieu outdoor (marques, journalistes, stations de ski, athlètes…) et nous avons rassemblé toutes ces personnes, afin d’échanger. Après 2 heures de réunion, nous avions un plan, qui a été le point de départ de l’association en France. Nous avons donc contacté l’antenne américaine de l’association (l’antenne principale) pour leur dire que nous voulions créer l’antenne française et européenne de Protect Our Winter. Cela fait maintenant 4 ans que nous développons l’association. Nous sommes aujourd’hui 200 membres, avec une cinquantaine de bénévoles. Je ne suis plus président de l’association, mais je suis toujours au conseil d’administration.

Depuis, d’autres antennes se sont ouvertes en Europe, il y en a maintenant une dizaine. C’est pour cela qu’il y a un regroupement européen qui existe, avec un bureau et quelqu’un qui travaille à temps plein pour l’association. Je suis également au conseil d’administration de Protect Our Winter en Europe.

Quelle est la principale difficulté que vous avez rencontrée ?

Thibault : Ce qui a été le plus dur, ça a été d’adapter le modèle de l’association à la France, et d’adapter l’état d’esprit. En France, nous n’avons pas les mêmes pratiques de la montagne qu’aux Etats-Unis. Aux Etats-Unis par exemple, les riders prennent des motoneiges et des hélicoptères sans aucun problème, ce qui n’est pas le cas en France. Du coup, les athlètes qui nous soutiennent doivent être engagés et respectueux de l’environnement dans leur démarche. C’est une approche différente et nous essayons d’adapter petit à petit.

Se faire connaître n’a pas non plus été simple. L’association était déjà très connue aux Etats-Unis mais ce n’était pas le cas en France. Seuls les experts connaissaient l’association. Il a bien fallu 2 années, à se rendre sur les évènements et faire de la communication quotidienne, pour nous faire connaître auprès des français. Maintenant que nous avons plus de visibilité et que les gens nous connaissent mieux, nous pouvons mettre en place des actions concrètes.  

Interview Outdoor Sentinels Thibault Liebenguth

Quels types de projets avez-vous au sein de l’association ? Comment les mettez-vous en place ?

Thibault : Les projets viennent en fonction des gens que l’on rencontre, de la motivation de chacun et aussi des moyens dont nous disposons. C’est assez varié. En France, nous travaillons beaucoup sur les déplacements, notamment les déplacements en montagne. Nous réfléchissons à des moyens de se rendre dans les stations en réduisant notre impact environnemental. Il y a beaucoup de marques qui viennent aussi nous voir. En ce moment, nous discutons avec Millet pour faire un partenariat. Dans ces cas-là, les marques viennent pour financer (avec des dons) un projet que nous allons mettre en place (comme un film par exemple). Nous pouvons aussi travailler avec des stations. Il y a quelques temps, nous avons par exemple travaillé avec les Ménuires, qui nous a laissé un bureau dans la station afin de pouvoir faire des tests. Nous avons donc pu faire venir des scientifiques et des écoles d’ingénieurs pour travailler sur des projets de déplacements, d’études de la neige...au cœur même de la station.

Comment pouvons-nous aider cette ONG, chacun à notre échelle ?

Thibault : Nous avons besoin de moyens pour réaliser nos projets, nous devons donc lever des fonds. Le plus compliqué pour les associations est de trouver les moyens de financer les projets, mais aussi tous les déplacements, les bureaux, les employés...donc chacun d’entre vous peut participer notamment en faisant des dons. Nous sommes aussi en permanence à la recherche de bénévoles pour nous aider. Nous avons besoin de mains et de motivation pour faire vivre l’association.

Interview Outdoor Sentinels Thibault Liebenguth

Quelle est la chose principale que vos projets vous ont apportée ?

Anaëlle : Pour ma part, c’est vraiment la transmission d’énergie. C’est un peu comme un cercle vertueux de l’inspiration. J’ai été inspiré donc je suis contente de voir que je peux inspirer à mon tour, ou du moins, toucher un peu les gens que je rencontre.

Jean-Hugues : Mes projets m’ont fait comprendre que dans la vie, les meilleures choses, les plus beaux lieux, sont libres et sauvages. Il faut en profiter et les préserver. Que ce soit les moments en pleine nature, les moments de partage avec ses amis ou sa famille, les gens que l'on rencontre, les meilleures choses sont libres et sauvages.

Pensez-vous que la communication est importante pour sensibiliser à la préservation de ces espaces ?

Thibault : Je pense vraiment qu’il est possible d’utiliser les réseaux sociaux et la communication de manière générale pour faire quelque chose de positif. Aujourd’hui, les consommateurs ont besoin de savoir ce qu'il y a dans les produits qu’ils utilisent, les communautés ont besoin de savoir quoi faire pour préserver l’environnement...La communication est vraiment quelque chose de très utile pour nous permettre d’avoir un impact fort.

Vous êtes tous les 3 investis dans de nombreux projets. Des conseils pour ceux qui ont des idées de projets et qui aimeraient se lancer ?

Anaëlle : Je leur dirais de ne pas trop réfléchir et de se lancer.

Thibault : Je suis d’accord. Il ne faut pas hésiter à s’engager, à prendre contact avec des gens. Par exemple, la plupart des projets qui se mettent en place dans le cadre des Outdoor Sentinels sont le fruit de coups de téléphone, un petit peu au hasard. C’est exactement comme cela qu’a démarré Protect Our Winter aussi. Il faut oser. Aujourd’hui, c’est très simple de prendre contact avec des structures et de s’engager.

Lafuma est aussi très ouvert à de nouveaux projets et à de nouveaux soutiens. L’idée est vraiment de développer le collectif avec de nouveaux ambassadeurs. C’est un appel à toutes les personnes qui ont un projet, vous pouvez venir le proposer auprès de la marque et tenter de devenir un Outdoor Sentinel.

Quels conseils pourriez-vous donner à tous les amoureux de sport outdoor qui aimeraient s’investir pour préserver leur terrain de jeu favoris : la nature ?

Thibault : De mon côté, je dirais qu’une des choses les plus importantes est de regarder ses déplacements. Comment on se déplace au quotidien et comment on se déplace pour aller en nature. Favoriser les transports en commun, le vélo...J’ai de plus en plus d’amis qui font du vélo-ski, par exemple. Ils mettent les skis sur le vélo et partent faire du ski de randonnée, comme ça. Il faut aussi faire attention à ses voyages. Je ne dis pas qu’il ne faut pas voyager, mais il faudrait voyager moins souvent, et quand on le fait, le faire pour de bon. Ne pas partir seulement une semaine à l’autre bout du monde mais rester plus longtemps.

Anaëlle : Pour ma part, ce qui me vient en tête, c’est de réduire, à la source, les déchets. Il faudrait réfléchir à une consommation plus durable. Acheter du matériel de qualité, le réutiliser et le réparer, plutôt que de consommer très souvent des nouveaux produits qui ne tiennent pas.

Thibault : C’est aussi là-dessus que nous nous concentrons avec Lafuma. Nous essayons d’augmenter considérablement la durabilité des produits, pour qu’ils soient réutilisables, réutilisés, revendus...La durabilité du produit est la première chose à regarder quand on achète quelque chose. Ce qu’il faut faire aussi, c’est acheter des produits adaptés à notre pratique. Bien souvent, nous avons tendance à acheter des produits démesurés par rapport à ce que nous allons en faire. Ce n’est pas utile, par exemple, d’avoir une veste Gore-Tex pour aller se promener en forêt près de chez soi. Cela évite de consommer inutilement des produits trop complexes, qui sont plus difficiles à recycler. Et après, comme dit Anaëlle, c’est l’esprit 0 déchet. Si nous ne voulons pas retrouver des déchets partout, il faut arrêter d’avoir des produits plastiques jetables, à usage unique. C’est des choses à adapter au quotidien.

Interview Outdoor Sentinels

Avez-vous un dernier message à faire passer à tous nos lecteurs ?

Thibault : Sortez dehors. Allez dans la nature ! C’est vraiment la première chose à faire pour apprendre à l’aimer et la protéger.

Anaëlle : Ne vous laissez pas submerger par toutes ces informations anxiogènes. Transformez le sentiment d’impuissance que vous pouvez avoir en actions positives !

Solène : Retenez aussi que vous pouvez vous sentir à l’autre bout du monde à seulement quelques kilomètres de chez vous. Alors tenter d’explorer proche de chez vous avant de partir plus loin ! Privilégiez les micro-aventures !

Jean-Hugues : « Quand rien n’est prévu, tout est possible », c’est le leitmotiv qui me guide depuis des années. Avec ce qui se passe actuellement, nous vivons tous une aventure. Nous perdons tous nos repères, mais il faut se rappeler cela. Il y a beaucoup d’opportunités qui vont s’offrir à nous dans tout cet inconnu. Il n’y a pas que la peur. Il a l’opportunité de changer, d’aller vers ce qu’on aime, de prendre des décisions importantes. Il faut essayer d’en tirer le meilleur.  

 

Merci beaucoup à vous 4 d’avoir pris le temps de discuter avec nous afin de nous faire découvrir le collectif Outdoor Sentinels et vos projets respectifs ! Et découvrez dès maintenant la gamme Sentinel de Lafuma ! 

Vous savez maintenant tout sur les Outdoor Sentinels et leur engagement envers l'environnement. Vous avez été inspiré et vous souhaitez dorénavant soutenir Lafuma et les éco-projets des Outdoor Sentinels ? Contactez notre équipe via notre Centre d'Aide ! Nous nous ferons un plaisir de vous conseiller sur nos nombreux produits de la marque Lafuma et/ou de vous renseigner davantage sur les actions que nous entreprenons au quotidien afin de préserver l'environnement. 

Crédits photos (dans l'odre d'apparition) : (1) ©Lafuma - (2) ©Solène Chevreuil - (3,4,5) ©Anaëlle Marot - (6,7,8,9,10) ©Jean-Hugues Gooris - (11,12,13,14,15) ©Thibault Liebenguth

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