Alors que les adeptes de la glisse profitent des conditions optimales en ce début de vacances d'hiver, les professionnels de la montagne lancent un appel au respect des règles de sécurité.
Les manteaux neigeux ne sont pas encore stables et les risques d'avalanches sont importants.
Les vacanciers sont invités à rester sur les pistes sécurisées et à ne s'aventurer en hors piste qu'en présence de professionnels. Il y a déjà eu quatre victimes d'une avalanche depuis samedi.
Dominique Létang, directeur de l'Association nationale pour l'étude de la neige et des avalanches (ANENA) recommande : « Il convient de se renseigner impérativement sur l'état du manteau neigeux auprès des pisteurs-secouristes des stations qui connaissent très bien leur secteur ».
Il ajoute que le hors piste nécessite de respecter les consignes de sécurité élémentaires : « Comme celle de s'engager un à un dans la pente en observant plusieurs dizaines ou centaines de mètres entre chaque skieur ».
Pour les freeriders, s'équiper d'un détecteur de victimes d'avalanches, d'une sonde et d'une pelle est nécessaire d'après les professionnels de la montagne. Cet équipement est aussi important qu'une ceinture de sécurité.
Malheureusement, ils considèrent unanimement qu'il ne permet pas d'éviter les pièges du manteau neigeux. Ainsi, le commandant Jean-Baptiste Estachy, du PGHM de Chamonix déclare : « Aucun de ces équipements ne permet d'éviter le déclenchement d'une avalanche » et « Il n'y a aucune raison de prendre davantage de risques sous prétexte que l'on possède un DVA. »
Des risques d'avalanches importants
Bien qu'il s'améliore progressivement, le manteau neigeux des Alpes est encore instable. On observe toutefois un tassement de la neige grâce au réchauffement des températures.
Pour Dominique Létang : « La vigilance reste quand même de mise, le risque d'avalanche étant souvent élevé sur la plupart des versants ».
Selon les professionnels, le changement de température va permettre de stabiliser le manteau neigeux : « sauf dans les versants orientés sud et les zones ombragées, où les avalanches pourront encore se déclencher de façon spontanée ».
Dimanche, un randonneur a trouvé la mort dans les Hautes-Alpes. Lundi, le risque d'avalanche était toujours important : 4 sur une échelle de 5.
Attention des risques significatifs existent également dans les massifs du Thabor et du Queyras. Le capitaine Nicolas Colombani, du PGHM de Briançon relève : « Sur toutes les orientations du massif du Queyras, les départs d'avalanches spontanées sont fréquents, même aux abords des pistes ».
Connaître la montagne, c'est savoir renoncer
La Savoie n'est pas épargnée. Les risques d'avalanche étaient lundi très élevés sur certains massifs de la Haute-Tarentaise et de la Haute-Maurienne. D'après météo France, le début du réchauffement du manteau neigeux risquait d'engendrer des « départs spontanés de coulées ».
Selon le commandant du PGHM de Chamonix Jean-Baptiste Estachy, les freeriders doivent apprendre à décrypter la montagne et savoir s'interroger sur les risques inhérents. Même si le niveau de risque descend à 3 sur 5.
Il déclare : « Une lecture linéaire de ce chiffre est trompeuse et ne doit pas être de nature à rassurer. C'est à ce niveau que la majorité des accidents ont lieu car la probabilité d'une avalanche reste importante » et « le réflexe essentiel est de savoir renoncer ».
Depuis le démarrage de la saison l'ANENA dénombre vingt-cinq accidents mortels à cause des avalanches.
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Source : Relaxnews