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Green Wolf, et si vous répariez vos vêtements plutôt que de les jeter ?

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Green Wolf : l'entreprise de réparation pour les vêtements techniques du secteur outdoor

Le GR20, le Tour du Mont-Blanc, les sorties dominicales entre amis…, cette veste imperméable vous a suivi dans toutes vos aventures, et vous aimeriez la garder pour toujours. Mais voilà que le destin en a décidé autrement, et le zip vient de lâcher...quel drame ! Avant de vous en séparer définitivement et d’en racheter une nouvelle, laissez-nous vous présenter une alternative écologique, durable et locale, qui devrait vous plaire.

Fondé en 2014 et installé à Servoz en Haute-Savoie, Green Wolf est aujourd’hui le leader français de la réparation pour les marques textiles de l’outdoor. Avec plus de 10 000 réparations à leur actif, et des partenariats avec les plus grandes marques du secteur, comme Patagonia, Picture Organic Clothing ou encore Norrøna, la réputation de l’entreprise n’est plus à faire. Zip, couture, velcro, bouton pression, déchirure...rien ne résiste à l’incroyable savoir-faire des 4 couturières de l’entreprise qui travaillent chaque jour pour offrir une seconde vie à vos vêtements outdoor favoris. Fiers de pouvoir collaborer avec Green Wolf, nous avons eu la chance d’échanger plus longuement avec Fabrice Pairot de Fontenay, afin d’en apprendre plus sur leur entreprise, et l’importance de la réparation !

Bonjour Fabrice. Pouvez-vous commencer par vous présenter rapidement à nos lecteurs ?

Bonjour à tous ! Je m’appelle Fabrice Pairot de Fontenay, et je suis le dirigeant de Green Wolf. Je suis issue de la filière de la qualité et de l’environnement, et je suis un grand sportif, amateur de sports outdoor. Lors de mes premières expériences, principalement dans le secteur de l’environnement, je travaillais entre Paris et la province, mais j’ai ensuite eu envie de venir m’installer complètement à la montagne. C’est comme cela que je suis devenu le directeur d’une entreprise d’insertion, qui s’appelait Mont-Blanc Insertion, ici, en Haute-Savoie.

Pourquoi avoir décidé de rejoindre Mont Blanc Insertion ?

Je suis devenu le directeur de Mont-Blanc Insertion justement car je voulais participer à la création de l’entreprise de réparation pour les vêtements techniques du secteur outdoor. Le projet a été initié par l’Outdoor Sport Valley, à la demande de leurs membres. L’OSV a fait un appel à projet, et c’est Mont-Blanc Insertion qui l’a remporté. C’est comme cela que nous avons commencé. Nous avons lancé le projet via un comité de pilotage, où il y avait déjà des marques adhérentes comme Patagonia ou encore Salomon, ainsi que des techniciens comme Jonathan & Fletcher ou encore l’OSV. Ensemble, nous avons avancé sur le projet. Il a fallu tout d’abord former la couturière puis établir avec les marques, les réparations possibles. Ensuite, nous avons acquis les outils techniques nous permettant d'effectuer ces réparations. Le projet a donc été opérationnel à partir d’octobre 2015.

Mont-Blanc Insertion a ensuite décidé d’arrêter ce projet, pourquoi ?

Nous nous sommes aperçus que ce projet était très compliqué à mener en insertion, car c’est un domaine très technique. Autrement dit, il aurait fallu des couturières de métier, ce qui n’était pas le cas. L’autre problème que nous avons rencontré, c’est l’important turn over, imposé par les entreprises d’insertion. En effet, dans ces entreprises, nous ne pouvons avoir que des CDD, de maximum 2 ans. Après ce laps de temps, les employés partent pour rejoindre une entreprise dite « classique ». Tout cela a fait que le projet était trop difficile à continuer sous ce format là. Mont-Blanc Insertion a donc décidé de retourner dans son corps de métier initial, qui était le contrôle qualité de pièces de décolletage, et d’abandonner le projet d’entreprise de réparation.

C’est à ce moment-là que vous avez décidé de reprendre à votre compte le centre de réparation  ?

Tout à fait. J'ai rejoint Mont-Blanc Insertion essentiellement pour le centre de réparation, c’est ce qui m’intéressait réellement, et ce qui me permettait d’allier environnement et sport. J’ai donc demandé de reprendre le projet à mon compte, et Green Wolf est né en 2017. Cette transition s'est faite de manière très fluide. Je suis partie en très bon terme avec MBI, ils m’ont aidé dans ma démarche. J’ai repris les deux couturières formées par Mont Blanc Insertion, qui avait commencé à travailler sur le projet. Les deux salariées en insertion de MBI sont donc devenues des salariées à part entière de la nouvelle structure, de Green Wolf. J’ai ensuite racheté les machines, et repris tout ce que nous avions commencé de développer. Pendant la transition, les clients n’ont rien remarqué. Tout a été fait de manière transparente, évidemment, mais finalement, la seule chose qui a changé, c’est le nom. Nous sommes devenus Green Wolf mais l’équipe était exactement la même qu'auparavant.

Combien de personnes travaillent actuellement chez Green Wolf ? Comment sont formées les couturières ?

Nous sommes actuellement 5 personnes au sein de l’entreprise. Pour ce qui est des salariés, donc des couturières, les formations sont longues. Au lancement du projet, la première couturière a passé beaucoup de temps au sein des entreprises, comme Salomon, Patagonia, Millet, Fusalp ou encore Jonathan & Fletcher, afin d’être formée aux techniques propres à l’outdoor. Avec ces bases, nous avons pu développer notre savoir-faire en interne, et les couturières qui nous ont rejoints ensuite ont aussi pu apporter leurs idées et leurs façons de faire. En complément, nous continuons de faire des visites dans les centres de réparation des marques, afin de rester à jour sur l’évolution des techniques. Notre savoir-faire s’enrichit avec les années.

Green Wolf : Fabrice et son équipe de 4 couturières

L’arrivée d’une nouvelle marque peut-elle vous obliger à former vos couturières sur des sujets spécifiques ?

Bien sûr. Certaines marques ont des techniques très précises, que nous ne maîtrisons pas forcément. Nous sommes transparents sur ce point, nous apprenons continuellement, et nous nous devons d’aller chercher les informations dont nous avons besoin. Il faut savoir que nous n’apportons pas seulement notre savoir-faire technique aux marques, il y a également tout ce qui concerne le service après-vente. Ce que j’entends par là, c’est tout ce qui concerne la gestion des colis, des clients, tout l’aspect du suivi avec notre interface...

Concrètement, comment fonctionne Green Wolf ?

Au sein de l’entreprise, nous avons deux grandes parties. Tout d’abord la partie marque, où nous assurons le service après-vente des marques (la garantie des marques via la réparation). Dans ce cas-là, le consommateur est en contact directement avec la marque. Il lui suffit d’envoyer son colis chez nous, afin de faire réparer son produit et tout est pris en charge par la marque. C’est ce qui représente la grande partie de notre activité. Par extension, les marques ont voulu offrir à leurs clients une solution, quand le produit n’était pas pris en charge par la garantie. Elles nous ont donc demandé de travailler en direct avec leurs clients, et c’est comme cela que nous avons commencé à développer la partie en lien avec les particuliers. Aujourd’hui, cette partie est de plus en plus importante. Il faut savoir que nous intervenons aussi sur les incidents de productions, sur du prototypage pour des petites marques (comme Black Crows) et sur des projets un petit peu différents, toujours en lien avec des marques. Par exemple, nous travaillons en ce moment avec Picture Organic Clothing, sur des petits sacs poubelle en matières récurées (toile de parapente notamment) qu’ils vont distribuer sur leurs évènements de l’été pour inciter à ramasser les déchets lors des sorties natures.

Vous vous êtes donc beaucoup diversifié au fil de votre évolution ?

Exactement. Nous avons un grand savoir-faire autour de la couture, ce qui nous permet de faire d’autres choses que de la réparation. Nos marques sont très fidèles, aucune n’est partie depuis le lancement du projet par MBI. Cela nous permet d’avancer main dans la main avec elles, nous sommes de vrais partenaires, il y a un vrai échange.

Nous sommes également là pour informer les marques sur les défauts les plus courants que nous observons. Cela leur permet parfois d’identifier les points à améliorer ou les possibles défauts qu’il faudrait corriger. Nous les aidons également sur tous les projets sur lesquels notre savoir-faire peut être utile, comme par exemple des ateliers de réparations mobiles que nous animons avec des marques et des magasins.

Comment un particulier peut-il faire appel à vous ?

Le client se rend sur notre site internet. Il choisit ensuite le type de problème qui correspond à la réparation dont il a besoin (zip, trou, déchirure…) et il doit ensuite faire une demande de devis et joindre des photos. Grâce à ses photos, nous pouvons effectuer le devis. Si les photos ne nous permettent pas d’identifier l’ampleur des réparations, nous l’appelons pour échanger directement avec lui. Ensuite, si le client accepte le devis, il nous envoie le colis, nous réparons le produit, et nous le renvoyons à l’adresse indiquée. Actuellement, nous travaillons beaucoup pour améliorer l’expérience client sur notre site internet. Le but est de permettre à chaque client de trouver sa réparation, sans avoir besoin de nous appeler à chaque fois.

Rencontre avec Fabrice, fondateur de Green Wolf

Logistiquement, cette partie est-elle plus compliquée à gérer que celle avec les marques ?

Gérer les demandes des particuliers est un processus plus long, car il est plus lourd administrativement que le travail avec les marques. Nous devons expliquer au client les réparations que nous allons effectuer.

Pouvez-vous réparer des produits de n’importe quelle marque ?

Oui, un particulier peut nous envoyer son produit, peu importe la marque. Les marques citées sur notre site sont celles qui font appel à nous pour la garantie, mais cela ne signifie pas que nous ne travaillons que sur des produits de ces marques-là. Nous pouvons réparer tous les produits techniques qui correspondent à notre savoir-faire. La petite nuance, c’est que nous n’aurons pas les pièces précises de chaque produit, donc nous serons sur de la réparation avec des pièces standard.

Quelle est la chose la plus difficile à faire pour développer un tel projet ?

Au départ, le plus dur a été de faire comprendre aux marques, qu’une réparation cher de qualité signifie du savoir-faire et du temps et que cela à un coût. Souvent, les marques ont comme référence le prix de production asiatique. En passant au prix de réparation en France, cela n’est pas du tout la même référence. Il fallait que les marques acceptent de payer ce service à un prix nous permettant d’en vivre. Certaines marques ne pourront jamais fonctionner avec nous justement car leur produit initial n’est pas assez cher, ce qui rend le prix de la réparation beaucoup trop élevé. C’est pour cela que nous travaillons sur des produits à haute valeur ajoutée. Ces marques nous font confiance, et savent qu’elles auront une réparation de grande qualité, avec des clients satisfaits. Cela leur permet d’entretenir une très bonne expérience client.

Toutes les marques sont-elles engagées de la même manière en ce qui concerne la réparation ?

Non, chaque marque est engagée différemment, à des niveaux différents. Vous avez des marques qui sont fortement engagées dans la réparation, et ce depuis longtemps, comme Patagonia, Picture Organic Clothing ou Norrøna. Ces marques tirent vers le haut la réparation et servent également d’exemples. A côté de cela, vous avez également des marques qui sont encore loin, et qui utilisent très peu la réparation. Cela joue aussi sur la qualité du service. En effet, les marques très impliquées nous fournissent tout ce dont nous avons besoin pour la réparation, ce qui est très important pour avoir un produit au plus proche de l’original. Nous avons beaucoup travaillé sur ces points avec elles, afin d’avoir les tissus, les zips…, les marques qui ne nous fournissent pas tout cela auront des réparations standards, avec ce que nous possédons à l’atelier.

Green Wolf : l'entreprise de réparation pour les vêtements techniques du secteur outdoor

Vous citez beaucoup Patagonia, Picture Organic Clothing ou encore Norrøna. Est-ce que ce sont les marques avec lesquelles vous travaillez le plus ?

Disons que ce sont les marques les plus avancées pour tout ce qui concerne la gestion et l’approvisionnement des fournitures de réparation. Ce sont également les marques pour lesquelles nous travaillons le plus, mais à côté de ça, nous travaillons avec des marques plus petites,car très jeunes, comme Lagoped, ou encore MeroMero avec qui nous avons lancé la démarche dès le démarrage. 

Existe-t-il des différences au niveau de la technicité des réparations, d’une marque à une autre?

Cela est encore plus compliqué. Il y a même des disparités au sein d’une seule et même marque. Cela varie vraiment d’un produit à un autre.

Ce qui influence beaucoup la réparation, ce sont les pièces que nous fournissent les marques. Norrøna a un brin d’avance sur ce point-là, par rapport aux autres marques. La marque Norvégienne a une gamme beaucoup plus restreinte, avec des coloris plus restreints également. Nous avons presque toujours la correspondance parfaite pour nos réparations.

Avez-vous besoin d’un matériel précis pour réparer les vêtements outdoor ?

Les machines à coudre sont assez classiques, mais nous avons besoin d’une grande variété de modèles différents, afin de pouvoir tout faire. Concernant les techniques de réparation, il y a le thermocollage qui est vraiment particulier et spécifique aux vêtements techniques.

Ensuite ce qui fait la différence, c'est le savoir-faire des couturières.

Réparation d'un zip par une couturière de chez Green Wolf

Qu’est-ce que vous réparez le plus ?

Nous réparons de plus en plus de déchirures, surtout sur les vestes et les pantalons, pour la randonnée, le ski de randonnée, le vélo... . Les marques développent des produits de plus en plus légers, les tissus sont donc plus fragiles. Ensuite, nous changeons également beaucoup de zips. Nous effectuons aussi de plus en plus de la mise à la taille, en effectuant des raccourcissements de jambe de pantalons ou de manches de vestes...il nous arrive même de rallonger des produits devenus trop petits ou trop étroits !

Quelle est la chose la plus compliquée à réparer ?

Ce qui est le plus compliqué à réparer pour nous, ce sont les sacs à dos. Surtout lorsque la réparation concerne les empiècements de fond de sac à dos où toutes les réparations sur les endroits difficiles d'accès. 

Y-a-t-il des choses que vous n’êtes pas en mesure de réparer ?

La plus grande limite, c’est le coût de la réparation. Si nous devons refaire entièrement le produit afin de le réparer, cela n’a pas un grand intérêt, et le coût sera bien trop élevé. Nous ne pouvons pas non plus jouer sur l’imperméabilité, si les membranes sont abîmées de manière généralisée. Nous avons pour cela une machine qui nous permet de mesurer la performance de la membrane.

Démarchez-vous les marques ou viennent-elles vers vous ?

Nous faisons très peu de démarchage, la plupart des marques viennent d'elles-mêmes. Nous travaillons déjà avec une trentaine de marques, donc nous avons réussi à acquérir une certaine notoriété. Pour autant, nous faisons du démarchage pour les marques qui ne sont pas encore lancées dans la réparation ou qui ont une partie SAV peu développée. Avec ces marques, nous essayons de les challenger afin de les convaincre de développer la réparation de leurs produits en France.

Green Wolf : l'entreprise de réparation pour les vêtements techniques du secteur outdoor

Pouvez-vous nous donner 3 bonnes raisons de faire réparer un vêtement ?

Alors oui, il y a de nombreuses bonnes raisons de faire réparer un vêtement [rires de Fabrice] ! Pour commencer, avec la réparation, sur les produits haut de gamme, nous pouvons allonger considérablement la durée de vie, et éviter ainsi de changer de veste tous les 2-3 ans par exemple. En plus les produits que l’on achète ne sont généralement pas produits en France, donc la réparation a un impact local fort. Après, il y aussi l’avantage financier. Sur des produits techniques comme ceux sur lesquels nous travaillons, le coût de la réparation est inférieur au coût d’achat d’un produit neuf. Et enfin, si je dois me contenter de 3 raisons, je dirais qu’il y a aussi la valeur sentimentale. Beaucoup de gens sont attachés à leurs vêtements, la réparation leur permet donc de profiter plus longtemps des produits auxquels ils tiennent. 

Avez-vous des projets futurs pour Green Wolf ?

Nous avons vraiment beaucoup de projets ! Nous avons toujours des perspectives d’évolution en élargissant le nombre de marques avec lesquelles nous travaillons, ou en renforçant certains pôles, comme par exemple les ateliers mobiles. Nous aimerions aussi pouvoir accompagner les petites marques sur leur chemin vers la réparation, toujours en restant dans notre cœur de métier qu’est l’outdoor. Et sans oublier notre objectif d’améliorer notre boutique en ligne, afin de rendre la réparation beaucoup plus accessible. Pour cela, il faut que les clients puissent comprendre rapidement ce qu'ils doivent faire pour nous envoyer leur produit en réparation.  

Changement d'un zip par une couturière de chez Green Wolf

Merci beaucoup Fabrice d’avoir pris le temps de discuter avec nous et de nous avoir fait découvrir Green Wolf et votre travail de réparation ! Alors, plutôt que d'acheter, réparez !

Et si vous êtes sensibles à cette démarche éco-responsable et souhaitez mieux consommer, contactez notre équipe directement via notre Centre d'aide ! Nous nous ferons un plaisir de vous conseiller sur nos nombreux produits éco-conçus et/ou de vous orienter parmi les différents labels écologiques existants.

Crédits photos (dans l'ordre d'apparition) : ©Fabrice Pairot de Fontenay

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